
Paris, cimetière du Père-Lachaise, le 18 mars 2006. Au
milieu des drapeaux rouges, des femmes et des hommes de générations différentes
se rassemblent, en ce jour anniversaire du début de la Commune de Paris, devant
le mur des Fédérés. Ce n’est pourtant pas au soulèvement populaire de 1871 que
l’on rend hommage, mais à Joëlle Aubron, décédée quelques jours plus tôt, à
l’âge de quarante-six ans. Le nom de cette femme est associé à une autre
expérience révolutionnaire, en armes elle aussi, mais de nature différente :
celle d’Action directe, dont les activités s’étalent sur une période de huit
ans, de 1979 à 1987. S’il ne s’agit là ni du premier ni de l’unique groupe à
faire de la violence un outil politique dans la France de Valéry Giscard
d’Estaing puis dans celle de François Mitterrand, il apparaît comme l’un des
plus marquants de l’après-68. Aujourd’hui encore, les noms et les visages de
plusieurs de celles et ceux qui firent le choix des armes au nom de la
Révolution demeurent associés au nom d’Action directe.